Avernas-le-Bauduin

Située au coeur de la Hesbaye – canton de Hannut, arrondissement de Waremme, province de Liège – la commune d’Avernas-le-Bauduin a cessé d’exister administrativement au 1er janvier 1971, date de sa fusion au sein de l’entité nouvelle de Hannut.

Modeste par ses dimensions (489 hectares) et par son chiffre de population (529 habitants au dernier recensement), on est surpris par la richesse de son passé.

L’étymologie du nom d’Avernas ne peut être établie avec certitude.

Le RP J. de Potter penche pour la définition de A. Carnoy suivant laquelle le nom d’Avernas aurait une origine celtique, Ab-Ar-Onna, avec ‘Onna’ signifiant rivière, celle-ci étant en l’occurrence « l’Averne » ou « Everne », nom primitif supplanté par une appellation vulgaire : « le Henri-Fontaine ». Cette hypothèse correspond au nom donné aux habitants d’Avernas : les abaronnais.

Ernest Piton, quant à lui, donne la préférence à une étymologie gallo-romaine : les soldats romains campaient l’hiver dans un Castra Hiberna, une agglomération ne tarda pas à s’y former et, dans la suite, Hiberna devint Avernas.

Enfin, d’aucuns y voient une dérivation du nom des Eburons…

Au cours de l’histoire, Avernas s’appela successivement Evrenais (1083), Evernais (1207), Evrenas le Bauduin (1359), Evernais le Baldewin (1403), Evernay le Baudewyn (1409), Evernay le Bauduin (1456), Evernais le Baudewin (1460), Avernas le Bauduin (1480). On peut admettre que le nom de Bauduin accolé à celui d’Avernas est celui du propriétaire du domaine (dont la donation faisait l’objet d’une charte de l’an 1083).

La recherche de l’origine des noms de lieux-dits de la commune devrait apporter une contribution non négligeable à son histoire. Que d’attachantes révélations, véridiques ou légendaires, se dissimulent encore sous les noms familiers de nos campagnes : le Dorlain, le Molhen, Aux Gallossis, A la Croix la Cave, A la Justice de la Truie, Aux Coquineux, Al Biloque, Au Wingea, Aux Zabrées, au Prédicateur …

Communauté admirablement concentrée autour de son église monumentale, la population d’Avernas-le-Bauduin, pendant la presque totalité de son histoire, n’a guère connu que l’agriculture comme ressources essentielles. C’est seulement au cours des dernières décades que des mutations importantes, économiques et humaines sont intervenues pour en arriver aux structures sociales que nous connaissons aujourd’hui.

Présentant un profil peu mouvementé (altitude de 147 mètres à la tombe romaine, pour 105 mètres au ruisseau Henri-Fontaine), Avernas-le-Bauduin offre au regard des images paisibles de campagnes opulentes et de larges horizons. Le ruisseau Henri-Fontaine qui traverse le village actionna, dans le passé, plusieurs moulins. Sa mission était primordiale. Toute l’histoire du village est inscrite dans cette terre exigeante mais féconde, souvent dévastée mais toujours réensemencée, dans ces constructions, fermes importantes ou humbles chaumières, souvent ravagées mais toujours reconstruites, dans cette admirable église, symbole de sa pérennité.

L’église Notre Dame de l’Assomption d’Avernas-le-Bauduin est d’origine médiévale, déjà mentionnée en 1124. De l’édifice original, il subsiste une partie importante de la tour. L’église actuelle n’a qu’une seule nef, datant du XIVème siècle. La tour carrée, aux murs très épais, porte un clocher octogonal, cantonné de quatre clochetons et sa voûte gothique date également du XIVème siècle. Cet édifice et son mobilier méritent une visite.

La tombe d’Avernas

A l’Ouest du village, dominant tout le paysage, se trouve la tombe d’Avernas.

Située le long de l’embranchement principal de la voie romaine dite chaussée de Nivelles, elle culmine à 147 mètres au-dessus du niveau de la mer. Sa hauteur verticale est de 8 mètres. De son sommet on peut découvrir un vaste panorama. Elle constitue un point géodésique important, connu déjà avant 1830.

Les fermes

La ferme Moës, jadis de Saint Laurent, jouxtant l’église est de très loin la plus ancienne ferme d’Avernas et a dû subir de nombreuses modifications. L’entrée charretière surmontée d’un pigeonnier mérite l’attention.

La Ferme Mehauden, rue Withofs, anciennement Cense de Marneffe, fut construite en 1723.

La Ferme Dochen, rue J.P. Dochen, est la cadette des fermes de la commune, mais la plus importante. La porte d’entrée, portant le millésime 1792 mérite d’être admirée. Cette ferme forme avec l’Eglise et la Ferme Moës un ensemble agréable, complété par la Ruelle Gohette très ombragée conduisant à la route de Landen. De là nous apercevons la plaine où eut lieu la bataille des Steppes.