
A l’époque préhistorique, la partie
basse de Blehen était un terrain marécageux. On y retrouve aujourd'hui encore
un des débuts du Geer sous forme d’un ruisseau intermittent. Le village
deviendra franc après avoir été romain. Témoin de cette époque une villa
gallo-romaine qui a été découverte entre Blehen et Poucet en 1968. Aux époques
mérovingienne et carolingienne, Blehen aurait fait partie d’un grand domaine
royal ("fiscus") englobant les localités actuelles de Lens-St-Remy,
Abolens et Lens-St-Servais. Le village dépendait du comté d’Avernas jusqu’au
moment où il a été intégré dans la principauté de Liège par le biais du
chapitre de Saint-Pierre.
Par sa situation d’enclave liégeoise
en Brabant, Blehen souffre des guerres entre princes voisins. A ceci
s'ajoutaient les épidémies comme dans les années 1500 à 1600 où peste et lèpre
ont sérieusement réduit la population.
C’est en 1822, durant la période
hollandaise, que Blehen est officiellement réuni avec Lens-St-Remy. Le 20 juin
1896, Blehen accède à son indépendance communale, mais moins de 75 ans plus
tard, le village est englobé dans l’entité de Hannut, en 1970.
Le village de Blehen, un des plus
petits des 17 villages hannutois, n’est est certes pas le moins dynamique.
C’est un village paisible, verdoyant, qui a su réunir ses habitants au sein
d’une vie associative riche. Le quartier historique du bas avec ses châteaux,
ses anciennes fermes et son église d'une part, et d’autre part, le quartier du
haut avec ses maisons ouvrières se réunissent dans la rue du Centre et dans la
rue de La Concorde. La première maison publique du village porte d’ailleurs ce
dernier nom bien symbolique d'une constante recherche de bonne entente. Depuis
les années 2000, une seconde maison publique abrite la seule brasserie
didactique de Wallonie, qui produit une bière dense distribuée largement.
Blehen abrite de nombreux et
diversifiés comités locaux, qui permettent à chaque habitant de trouver sa
place dans le paysage associatif républicain. Par ses contacts avec les pays
voisins, pour une bonne part grâce à la Confrérie Saint-Antoine, par la nature
même de sa population, on peut dire que la République Libre de Blehen a depuis
des années l’esprit européen.
L'église actuelle est la troisième
église connue, elle succède à celles de 1333 et 1775. Construite en briques et
en calcaire, elle est de style néo-gothique Les travaux ont débuté en 1869 pour
se terminer en 1870. Les plans sont de l'architecte hutois Blandot.
Autrefois dédiée à Saint-Antoine, elle
l'est de nos jours à Saint-Pierre et à Saint-Paul.
Pour ce qui concerne la décoration
intérieure, Charles Meunier a peint des
toiles marouflées vers 1900 (4 dans le choeur, 3 dans l’abside, 2 au fond des
bas-côtés et 2 au jubé). La décoration murale fut assurée par Paul Cambron, de Lens. Les 15 vitraux (dont la plupart
ont été offerts par les familles aisées du village) ont notamment pour sujet
les 7 sacrements et la Vierge à l’Enfant donnant le rosaire à Saint-Dominique.
L’autel central, avec retable à hauts reliefs, a été offert par le comte et la
comtesse Cornet.
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