
Au début du Moyen-Age, Thisnes faisait
partie des biens du Chapître d’Andenne. Vers 890, lors de l’invasion des
Normands, les chanoinesses d’Andenne ne durent leur salut qu’à la fuite. Elles
restèrent absentes d’Andenne pendant près d’un demi-siècle. Le Comte de Namur
en profita pour s’emparer de tous les biens du chapitre d’Andenne. Thisnes
faisait ainsi partie du Comté de Namur.
Comme les villages voisins, Thisnes fut
ravagé et pillé à de nombreuses reprises. Sa situation géographique en était la
cause directe: à l’extrême frontière du Comté de Namur, il jouxtait le Duché de
Brabant et la Principauté de Liège, qui se déclaraient régulièrement la guerre.
Le 16 novembre 1626, Guillaume de Paheau
acquit la seigneurie de Thisnes en la rachetant au Comte de Namur pour la somme
de 8.000 florins. Ceci n’empêcha pas le Chapître d’Andenne d’encore conserver
quelques biens fonciers, dont la Ferme du Chapître et une cour de justice. La
seigneurie de Thisnes fut vendue et revendue à plusieurs reprises. Le dernier
seigneur de Thisnes fut un certain Baron de Renesse de Wulp, qui en hérita en
1779. Dix ans plus tard, c’était la Révolution française. Le Baron de Heusch
fut le premier agent municipal.
Thisnes est le plus gros village de l'entité de
Hannut, à la fois sur le plan géographique et par son nombre d'habitants. C'est
un endroit agréablement vallonné, une source abreuve ses habitants et un ruisseau (l’Absoul) serpente au cœur du
village. L’Absoul prend sa source dans des prairies marécageuses à Crehen (une
autre source se trouve dans les caves de la Ferme de la Fontaine, Rue de la
Vallée), et se jette dans la Petite Gette à Orp après avoir confondu ses eaux
avec le ruisseau Henri-Fontaine. Finalement, ses eaux se déversent dans
l’Escaut.
Le village s'articule autour d'un site remarquable,
celui de l'église, dont la tour et le clocher accrochent le regard du passant.
Parmi les bâtisses remarquables, plusieurs fermes, le portail de l'ancien
château et un manoir à proximité de l'église.
Il semble bien que l’église de Thisnes ait de tous
temps été dédiée à Saint-Martin. L’édifice actuel a été reconstruit en
1768/1769. Le chef de chantier, Mr
Mormal, avait travaillé pour l’architecte Laurent Benoît Dewez, le plus grand
architecte de cette époque. La tour romane quant à elle date du 13e
siècle (aux environs de 1235).
L’église Saint-Martin se dresse au sommet d’une butte,
elle forme avec celle-ci un site classé. Sa tour en grès et silex est percée de
meurtrières et coiffée d’une toiture octogonale particulièrement originale, qui
va en se rétrécissant en quatre zones. Elle est flanquée au sud par une
tourelle d’escalier datant des 13e/14e siècles. Vu sa
structure et sa situation, l’édifice a servi de tour de défense – à l’origine
aucune porte n’était percée au niveau du sol. Quant à la nef, elle est
construite en briques et pierre. Le portail actuel, œuvre du tailleur Jean
Wilmart, ne fut percé qu’en 1826.
L’intérieur de l’église est d’une remarquable
élégance, avec ses colonnes toscanes marbrées et son très beau mobilier. A
noter également de beaux vitraux de la fin du 19e siècle.
Une des pièces maîtresses est constituée par les fonts
baptismaux: une cuve ornée de têtes humaines exécutée en 1626, une pierre haute
de plus d’un mètre et un couvercle en laiton de la moitié du 19e
siècle.
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